A l’instar des thérapeutes, des infirmiers, des médecins et des prêtres, les enseignants appartiennent à une catégorie particulière de professionnels dont le travail consiste à aider les autres. Cela conduit à une combinaison particulière et unique de facteurs de stress : le risque d’épuisement professionnel, la » fatigue de la compassion » et un manque malsain de distinction entre leurs problèmes personnels et les problèmes des autres.
Les enseignants, les médecins et les infirmières sont en outre tenus de s’acquitter de leurs tâches dans un environnement hautement réglementé, où ils doivent répondre de leurs résultats devant la « société ». Pour les enseignants, cela est explicitement défini par les tests standardisés NCLB de plus en plus controversés. On peut donc dire que, parmi les « professions de soins », les médecins, les infirmières et les enseignants ont non seulement l’obligation morale la plus élevée, mais aussi le paradigme réglementaire comparativement le plus ferme. Par conséquent, ils connaissent les niveaux de stress les plus élevés – pas seulement parmi les professions de soins – mais en fait toutes les professions présentées dans l’étude.
Gallup a publié en 2013 un rapport intitulé L’état des écoles américaines : The Path to Winning Again in Education, qui tente d’utiliser les très nombreuses sources de données à la disposition de Gallup pour positionner « l’élément humain » comme essentiel à la réussite de l’éducation. Leur argument est simplement que les élèves et les enseignants qui sont plus inspirés, engagés et soutenus socialement et professionnellement réussissent mieux à n’importe quel test de résultats éducatifs que vous voudrez bien leur donner.
Les conséquences du stress sur la vie des élèves et des enseignants sont très importantes.
Les conséquences de conditions de travail stressantes peuvent être directement liées aux performances des élèves, ainsi qu’à une rotation élevée du personnel – ce qui coûte des milliards. Sans parler, bien sûr, des enseignants individuels qui, dans les faits, abandonnent leur santé mentale à leur carrière.
L’épuisement parfois parsemé d’embûches.
L’épuisement parfois poivré de désespoir. Edutopia
L’autosoin devrait-il faire partie de la formation au perfectionnement professionnel des enseignants ?
Les raisons du stress des enseignants se répartissent en trois grandes catégories :
- Sociétale ;
- systémique ;
- personnelle.
Les facteurs de stress sociétaux comprennent les étudiants stressés, la violence à l’école et l’économie. Les facteurs de stress systémiques comprennent l’absence d’un leadership scolaire fort, les tests standardisés et le manque de mentorat et de soutien. Il est évident que les facteurs de stress liés aux enseignants sont de trois ordres. Evidemment, les raisons personnelles qui sous-tendent le stress des enseignants sont les plus faciles à traiter par les enseignants eux-mêmes. Cela dit, les enseignants ont tendance à avoir une prédisposition à agir d’une manière qui n’est pas nécessairement bonne pour eux, notamment :
- « Je me sens coupable de dire ‘non' » ;
- « Tout le monde n’est-il pas aussi occupé ? »
- « Je me sens mieux dans ma peau quand je suis occupé » ;
- « Prendre soin de soi prend du temps, et je n’en ai pas ! » ;
Il y a littéralement des millions de blogs, de chroniques, de livres et de revues sur l’autosoin qui offrent des conseils allant de l’inefficace : prendre un long bain chaud, à l’absurde : manger moins de sucre ! Plus sérieusement, l’autosoin est devenu un tsunami de contenu, financé par les entreprises, dont le but principal est de nous faire acheter des trucs que nous n’utiliserons jamais – bougies au bois de santal…
Quand il s’agit de prendre soin de soi de manière efficace pour les « vraies » personnes – en l’occurrence les « vrais » enseignants – la tendance générale des recommandations se centre sur la recherche d’une communauté d’enseignants avec lesquels vous partagez la dynamique unique du stress. Le meilleur endroit pour le faire est dans l’ambitus des cours de développement professionnel.
